Le secret, plus de 2 ans après… - par V
Pour que le secret soit rompu, que la pierre tombale ne se ferme pas, il faut oser parler. Dire est préférable au refoulement qui toujours porte avec lui le risque de retours mortifères.
Je me souviens et j’écris en silence.
Hier l’enfant, qui se projette en doudou, une peluche étrange douce et inquiétante à la fois, peluche « emprisonnante » et pourtant dépossédée de son propre corps… A la façon d’un masque, le « déguisement » tombe : dévoilement. Aujourd’hui une adulte en pleine projection, comme un corps qui déchire le voile, être en pleine lumière… blessure ouverte, corps offert ; bouche ouverte muette, corps meurtri, corps meurt, crie, intense détresse : tabou, objet d’un silence angoissé, coupable.
Articulation entre un non-dit, un mot que l’on ne prononce pas : l’inceste, et le secret qui n’est autre qu’un cri. Un cri pour mieux ménager le silence intérieur de chacun, spectateur responsable…
Le silence, le secret, il en est de ceux que l’on n’a pas envie de partager… Et pourtant, voici une bien étrange chorégraphie, un spectacle d’art total, qui dénonce sans faire de misérabilisme, qui met mal à l’aise tout en affichant un degré d’esthétisme qui fascine.
Je me souviens et je crie en silence…
La LLoba - Le secret - Danse/Théâtre/Arts plastiques