Remplissage périodique du plan : têtes de chevaux - par V
Dessin de symétrie ou remplissage périodique du plan
Le dessin en mosaïque divise une surface en carreaux réguliers, à la manière d'un damier, ou en motifs alternés, géométriques ou non ; ses figures semblables recouvrent alors une surface plane sans espace entre elles. Les Maures étaient passés maîtres dans cet art, bien qu'ils se fussent limités aux figures géométriques abstraites.
M. C. Escher appelait cette technique : le remplissage périodique du plan (traduit aussi par "le remplissage régulier de surface"). « C'est la source d'inspiration la plus riche que j'aie jamais connue et elle n'est pas tarie », disait-il dans son livre L'oeuvre graphique.*1
Je ne peux nier l'influence d'Escher sur cette réalisation graphique, d'autant plus que, comme lui, je m'intéresse beaucoup à la psychologie de la forme (Gestaltthéorie). Mais il me faut aussi citer l’œuvre de Moser, maître de la Sécession, qui a très souvent eu recours, pour ses dessins de papiers peints et de tissus d'ameublement, à ce genre de figures ambivalentes, dites aussi motifs à répétition.
Mon dessin de symétrie à base de têtes de chevaux, illustre donc comment une surface peut être divisée et remplie par des figures de formes similaires, contiguës les unes aux autres, sans laisser d'espaces blancs. La régularité et la structure mathématique (translation, réflexion et rotation*2) s'associent ici pour nous donner une idée de la continuité et de l'infini.
1 ESCHER (M. C.), L’œuvre Graphique, Berlin, B. Taschen, 1990, p. 7
2 Voir l’étude mathématique de FELLETA (Nicholas), Le livre des paradoxes, traduction : J.F. Hamel, Paris, Belfond, 1985, p. 38