L’artiste face à son œuvre : mimétisme… - par V
J’ai rencontré pour la première fois Jeanne Marty dans les bureaux de L’Eperon, où je travaille régulièrement comme pigiste. Elle venait y déposer un calendrier illustré par ses photo sur le thème du cheval, plus précisément celui des courses. Il faut dire qu’un temps, elle a été jockey.
Les clichés de cette toute jeune photographe ayant été appréciés par la direction, la Librairie du cheval lui consacra une exposition (en avril 2007). Depuis, Jeanne a été primée à l’exposition Ar(t)Cheval 2007 de Saumur.
Pour l’anecdote, la photographe responsable de la « vie équestre », Claude, ne pouvant être présente au vernissage, Marie-Laure, la responsable de l’expo, m’a demandé « au pied levé » de prendre quelques photo. Je me suis donc retrouvée reporter d’un soir, car les personnes qui me connaissent bien savent que j’ai toujours mon appareil photo avec moi.
Bien sûr, ce n’est pas la photo ci-dessus qui a été publiée dans L’Eperon !
Tout photographe sait qu’on ne présente pas un portrait avec des yeux « blancs ». Je le sais aussi. Mais c’est ce cliché que je préfère !!! J’aime l’effet miroir œuvre/artiste de cette prise de vue. Les yeux de Jeanne répondent à ceux du cheval douché. Le flou de ses cheveux blond fait le lien avec les éclaboussures. La carnation de l’artiste, ses vêtements sombres révèlent et poursuivent, à la fois, le noir et blanc de son cliché, etc.
Le portrait n’est pas et de loin, le genre de photo que j’aime réaliser. Mais quitte à en faire un, autant qu’il soit expressif !
Je souhaitais faire un portrait naturel, sans pose. Saisir une émotion, la surprendre dans une expression pendant qu’elle parlait de son travail.
C’est un choix, un risque aussi, car elle aurait pu avoir les yeux mi-clos, la bouche ouverte, etc. Mais c’est aussi et justement ce qui m’a servi.
Le cliché s’empare d’une image qui à son tour s’empare du regard…