Fleur de Pissenlit - par V
Maman t’appelle Nouvelle, car lorsqu’elle souffle sur ta boule de graines... elle t’imagine semant la bonne nouvelle...
Je t’appelle Ephémère, car tes semences aux quatre vents, évoquent en mon cœur les sentiments de certains : éphémères...
Si l’on te laisse vivre, mauvaise herbe du gazon,
Si l’on ne te mange pas, baraban ou dents-de-lion :
C’est en avril, dès les premières récoltes,
Que, sous nos yeux envieux, tu virevoltes.
En sphère étoilée,
. . . . . . Douce, vaporeuse,
Oracle tu es,
. . . . . . Voix duveteuse.
Tu as pensé pouvoir vivre éternellement
A l’abri des derniers froids et des derniers vents.
Avec les premières tendres feuilles émeraudes,
Ta couleur, jaune, doucement t’abandonne ;
Ta joie partie dans une bise, résonne,
Rien ne restera de la peine qui te taraude.
Arrivée en graines, tu as peu attendu,
Pour enfin devenir feuilles et tige nue.
Porteuse de nouvelles,
. . . . . . Toi, si belle,
Je n’ai pu m’empêcher
. . . . . . De te souffler :
Aujourd’hui tu es errance,
Semences et Espérances ?
Happée par les vents,
. . . . . . Projetée dans les airs,
Fleur du printemps,
. . . . . . Lorsque tu rejoins l’éther,
Tout comme sentiment,
. . . . . . Tu es éphémère.
Mais loin de laisser s’éteindre ton image,
A chacun de tes tendres parachutages,
Tu renaîtras, comme le prescrit l’adage,
Pour annoncer un tout prochain mariage.