Réaliser son rêve ?... parfois une dure réalité ! - par V
Nous sommes en 1974, j’ai 10 ans, je suis dans les coulisses du théâtre de l’Olympia avec une partie de ma famille, face à Michel Polnareff, qu’à la maison nous appelons tous Popol. Il a déjà opté pour des cheveux blonds et bouclés, de grandes lunettes noires cachent ses yeux de myope trop sensibles à la lumière ; à trois mètres, il n’y voit plus rien. Il porte un pantalon blanc brillant qui le moule, je ne peux m’empêcher de remarquer que sa braguette est ouverte… mon père me dira plus tard que ça lui arrive souvent, qu’il n’y fait pas attention : ça me fait sourire et puis ça me rassure que les personnes connues ne soient pas différentes des autres.
La discussion s’éternise un peu, la première partie, une danseuse nue sur scène, fait un peu jaser : peu importe ! Quant aux effets de lumière noire pas de problème, tout se passe bien.
Comme chaque soir, des fans attendent devant l’entrée des artistes que leur vedette sorte. Une des jeunes filles, très émotive, est particulièrement nerveuse à l’idée de LE voir de près, à l’idée que peut être en lui demandant un autographe, elle pourra LE toucher… Elle en a tant rêvé !
Nous nous dirigeons vers la sortie, Michel en tête.
« Enfin le voilà ! » La teenager L’aperçoit et s’évanouit aussi sec !
Dans l’urgence Popol la rattrape pour la confier aux hommes de la sécurité…
Elle ne saura ou du moins ne se souviendra jamais que, ce soir là, son idole l’a portée dans ses bras : on ne réalise que rarement ces rêves en totalité...