7 heures du mat - par JF
Le réveil lance un hurlement strident. Michel se lève péniblement.
D’un pas chancelant, il se dirige vers la cuisine. D’une main tremblante, malhabile, il verse le café moulu dans le filtre de la cafetière. Il sucre tellement les fraises qu’il en renverse la moitié sur le carrelage. Il faut qu’il y arrive coûte que coûte... Sans sa tasse de café matinal, il ne vaut pas un clou.
Bon sang hier soir quelle cuite !
C’est un des rares moments où il se félicite d’être célibataire... S’il avait été marié... Qu’est ce que sa tendre moitié lui aurait passé. Il en rigole tout seul, du rire bien gras des lendemains de beuverie.
Reprenant soudain son sérieux, d’un geste machinal, il met sa main devant sa bouche, souffle dedans et analyse son haleine... Beurk... !!! Elle foudroierait un éléphant à dix mètres... Son fou rire le reprend... Qu’est ce qu’on est con quand on a bu... Hier pour revenir chez lui, il a roulé plein phare ! Comme ça il pensait pouvoir éviter les bas-côtés !
Le parfum du café frais le ramène à la réalité.
Michel ouvre le placard pour prendre un paquet de biscottes. En le sortant, il fait tomber une boîte de flocons d’avoine. Evidemment la boîte s’ouvre... Michel se penche pour la ramasser. ça lui rappelle quelle chose, mais quoi ? Il plisse son front comme si cela pouvait aider à se souvenir ou à suivre des idées... Renonçant à forcer ses neurones et à balayer le sol, il avale vite fait une tasse de café odorant après avoir grignoté une biscotte non beurrée car pour l’instant c’est trop risqué d’essayer d’étaler quoique ce soit sur ces machins qui explosent à la moindre contrariété.
Le liquide chaud lui donne un bon coup de fouet. Il se dirige vers la salle de bains. Il allume la radio pour écouter les dernières nouvelles. Il entre sous la douche et se frotte vigoureusement avec un gel douche citronné pour finir de se réveiller et arracher la fatigue de la veille au soir. Mais oui ... ça y est ... ça lui revient ! C’est une australienne (quelle descente mazette...) qu’il avait rencontré dans un bar qui l’avait achetée ... au petit matin d’une nuit d’alcool ... et de sexe aussi paraît-il... Il ne se souvient de rien... Dommage ! Comment s’appelait-elle déjà... Bâ peu importe…
L’horloge du salon sonne les 8 heures. Il faut qu’il se dépêche pour aller au boulot. La ponctualité est indispensable quand on est moniteur d’auto- école...