La fierté - par V
Fierté et self-contrôle, on le sait, sont l’apanage des anglais !
Tu n’es plus sur cette terre TiMam mais avec ces quelques mots tu seras là pour toujours.
1940 – Besançon, en France, camps d’internement, plus exactement « d’affemement », de femmes et donc d’enfants. Dans ce camp, un grand nombre de Britanniques. Effectivement, en cette sombre période de notre histoire, être anglais en France, c’est forcément être résistant.
Dans la cour, les soldats viennent d’arriver avec un camion rempli de nourriture : des biscuits. Les femmes s’approchent, c’est la cohue, s’amusant du spectacle les militaires décident d’augmenter la confusion : ils ouvrent les boîtes et répandent volontairement les gâteaux dans la neige souillée. C’est la bousculade, la foire d’empoigne : c’est l’horreur… Mais quel spectacle pour les tortionnaires qui n’en finissent pas de rigoler ! Plusieurs jours après, un nouveau repas, même tableau : le camion dans la neige, les boîtes ouvertes, les gâteaux jetés au sol…
Et là tout bascule. Fini l’humiliation ! Les femmes britanniques se donnent la main et forment un cordon humain pour empêcher le passage des autres prisonnières et de leurs enfants. Quelques ladies en haillons, du bon côté du cordon, récupèrent les boîtes, et les remplissent en ramassant tous les biscuits répandus au sol. Cette action terminée, elles distribuent équitablement des rations sans que personne ne soit oublié.
A partir de ce jour, les Allemands ne riaient plus, ils se contentaient de déposer les boîtes…
C’est peut-être ridicule, mais moi, je suis fière que dans mes veines de Française coule un peu de ce sang anglais !